The LP Collection - Hidden Treasures of Underground Music
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LP Reviews


 

Tracklist

FACE A
Mago (7:21)
Red Delicious (3:44)
Toyland (5:50)
Skinner (4:21)
Leipzig Memories (6:32)
Life In A Bottle (1:25)
Frogs In My Closet (2:32)
FACE B
Splendid Vultures (5:36)
Accra (8:12)
Once Upon A Time (0:27)
Black Is A State Of Mind (1:14)
77 Fragments (11:02)
Boo (1:22)

Reprises

  • Scrambled Eggs reprend «Leipzig Memories» de The Zorries

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The Zorries — Praktisch Eklektik

2012
Krautrock
Dublin, Irlande

Jack O’ Brien, Greg Ochs et Paul Brendon ont l’habitude de raconter que leur union s’est scellée lors d’une séance au «Light House Cinema», à Dublin. Tout juste diplômés du «National College of Art and Design», les trois designers en herbe viennent de s’inscrire au chômage. Ils s’octroient un mois d’insouciance et de liberté, de quoi nourrir leur passion commune pour le cinéma. Au programme, «Deep End» (1970) de Jerzy Skolimowsky, dans une copie rénovée; le film est culte et cette histoire d’amour et de sexe frustrés dans un bain public londonien parle autant à leurs cellules mâles qu’à leurs cellules grises. Il est aussi vrai que le minois aguicheur de Jane Asher sur l’affiche est la plus troublante des incitations. Femme fatale évoluant sous le regard d’un jeune puceau. Au sortir du film pourtant, nos quatre chômeurs en goguette ne retiendront qu’une seule et même scène du film – et sans la fille. Sidérante, électrisante, matricielle surtout de ces Zorries désormais lancés sur les traces de Can et du krautrock allemand. Cette scène, parlons-en, plongée nocturne étourdissante dans le Soho du Swinging London, où le jeune adolescent bat le pavé en attendant son égérie entrée au bras de son boyfriend dans un club branché de la capitale. Il se trouve que la séquence serait bien peu de chose sans la musique qui l’accompagne, mieux dit: qui la sublime et finit par la transcender. Cette musique? «Mother Sky» de Can. Déception, frustration, mais excitation aussi au cœur de cette nuit qui palpite: les états d’âme du jeune Mike prennent chair et de quelle façon! Prêter l’oreille au jeu retenu, turgescent, rageusement électrique. D’un coup d’un seul, design et cinéma volent en éclat. Nos jeunes Irlandais promis à un autre avenir, place aux Zorries et à ce «Praktisch Eklektik» sous haute influence krautrock, post rock aussi (on pense parfois à The For Carnation). Une bande-son qui à l’image du jeune Mike ne parvient pas à se libérer totalement, mais dont la tension latente électrise et consume.


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